Introduction :
L’organisme possède une grande diversité de populations (ou clones) de cellules lymphocytaires (LT et LB) prêtes à reconnaître chacune un antigène donné grâce à des récepteurs membranaires spécifiques. L’ensemble de ces cellules forme le phénotype immunitaire de l’individu et résulte d’une interaction entre l’environnement et le génotype de l’individu. Ce phénotype évolue au cours de la vie, en relation avec l’environnement, et contribue ainsi à maintenir l’intégrité de l’organisme.
Problème : Comment le phénotype immunitaire se met en place et évolue ?
Activité 3 : Analyse de documents
I- La mémoire immunitaire
A- Mise en évidence d’une mémoire immunitaire
Lorsqu’un agent pathogène pénètre dans notre organisme pour la seconde fois (on parle de réponse secondaire), le système immunitaire répond avec plus d’efficacité que la première fois (réponse primaire).
On observe entre autre que la réponse secondaire produit beaucoup plus d’anticorps et de LT cytotoxiques spécifiques, et plus rapidement que la réponse primaire. Ainsi il existe bien une mémoire immunitaire caractérisée par des lymphocytes mémoires.
B- La mémorisation
Lors d’une réponse primaire, les lymphocytes naifs sont différenciés en plasmocytes pour les LB et en LT auxiliaires et cytotoxiques pour les LT. Ces cellules, bien que très efficaces, ne vivent pas très longtemps, sauf pour quelques unes d’entre elles, qui ne se sont pas différenciées en cellules effectrices, mais en lymphocytes «mémoires».
Lors d’une réponse immunitaire secondaire, ces lymphocytes mémoires entrent en action immédiatement et vont permettre de produire des anticorps ciblés contre l’antigène ainsi que des LT auxiliaires et cytotoxiques opérationnels. Le système immunitaire assure ainsi une meilleure protection de l’organisme.
II- La vaccination
A- Principe
Le principe de la vaccination se base sur le pouvoir de mémorisation des antigènes par les lymphocytes, et la création d’un pool de lymphocytes mémoires. Elle est permise par l’introduction de particules virales ou bactériennes permettant une réponse primaire. Cependant, cette réponse primaire est la plupart du temps atténuée, et nécessite des rappels, pour que la réponse secondaire soit efficace.
B- Différents types de vaccin
Ce qui est important dans la vaccination, c’est de permettre une réponse immunitaire secondaire efficace, sans rendre l’individu malade. Le vaccin peut alors avoir 2 formes possibles :
- ★Une forme « vivante », mais sous une forme peu ou pas infectieuse : c’est souvent le cas de bactéries.
- ★une forme inactivée : l’agent infectieux a été modifié ou alors seuls ses antigènes sont inoculés : c’est souvent le cas de virus (mais attention : pas que !). Pourtant le pouvoir immunogène peut ne pas être activé sans réaction inflammatoire. C’est pour cela que les vaccins contiennent des adjuvants (sels d’aluminium, squalène), c’est à dire des substances permettant de renforcer l’action du vaccin. En provoquant la réaction inflammatoire, les cellules dendritiques peuvent venir sur les lieux de l’injection et permettre d’assimiler l’antigène pour qu’il soit ensuite présenté aux lymphocytes, ce qui active la réaction immunitaire adaptative. L’efficacité vaccinale est alors renforcée.
- ★La durée de vie des Lymphocytes mémoires dépend de la dose, de l’âge du patient, de la nature de l’antigène injecté,….
- ★Un ou plusieurs rappels sont parfois nécessaires pour régénérer le pool de cellules mémoires et maintenir une immunité protectrice
Bien au-delà de la protection individuelle, la vaccination a pour objectif une protection collective et une éradication du pathogène (lorsque son seul hôte est l’Homme). Ainsi, certaines vaccinations à grande échelle ont permis de réduire (poliomyélite) ou de faire disparaître (variole) des pathogènes qui trouvent de moins en moins d’hôtes à infecter.
III- Evolution du phénotype immunitaire
Ce sont bien des mécanismes génétiques divers et compliqués qui sont à l’origine de la production d’immunoglobulines variées (récepteurs ou anticorps), ce qui induit ainsi la très grande variété de lymphocytes. Une sélection sévère permet de supprimer les lymphocytes auto-réactifs.
L’individu sain est donc capable d’assimiler les nouveaux antigènes auxquels ses lymphocytes naïfs sont confrontés. Il édifie ainsi un véritable répertoire immunitaire au cours de sa vie qui évolue sans cesse en fonction des antigènes rencontrés ou des vaccins effectués. Le phénotype immunitaire est bien sous la dépendance de gènes, mais il est fortement influencé par les variations de l’environnement, c’est à dire les rencontres avec des antigènes.
SCHEMA BILAN
d’après http://svt.ac-dijon.fr/schemassvt/IMG/pdf/memimun2p.pdf